Les structures spatiales, dans le milieu congolais, ont une référence au corps propre et les termes qui servent à les désigner dans les langues congolaises paraissent subjectifs, vagues et imprécis. Les Congolais considèrent la mesure comme un moyen d’expression des valeurs cardinales de la tribu, valeurs d’humanisme et de charité. Ces valeurs sont comprises, exprimées ou satisfaites par l’individu, à travers son corps, la geste de son corps, le corps utilisé comme unique étalon dans le système métrique traditionnel.
Les Congolais conçoivent la grossesse comme le résultat de l’action d’une puissance extérieure qui, ayant été investie de l’onction familiale de procréation (une sorte de pouvoir susceptible de rendre fertile une fille ayant atteint l’âge de procréer), place un esprit (un membre de la famille, du lignage, du clan mort) venu de l’eau ou de la forêt, dans le ventre d’une fille ou d’une femme. Cet esprit installé dans le ventre prend les caractéristiques d’un être vivant qui présentera les traits physiques et/ou psychologiques du membre revenu.
Pour les Congolais, l’enfant est la réincarnation d’un ancêtre ; la mort selon eux n’est pas la séparation du corps de l’âme ; c’est le changement de milieu. On quitte le milieu des visibles pour le milieu des invisibles. La naissance est le voyage inverse ; l’enfant est un membre invisible revenu.
Le développement psychologique de l’enfant est considéré comme une promesse qui se réalise suivant un plan naturel immuable de cinq moments essentiels à traverser. Les rites initiatiques sont des éléments nécessaires pour sa reconnaissance dans le groupe social auquel il appartient.
Sur les aspects du fonctionnement cognitif et du fonctionnement adaptatif de l’enfant congolais dans quelques situations concernant la sexualité, la croyance, l’espace et le langage écrit, un résumé est présenté à la fin chaque situation traitée.
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Psychologue, statisticien, conseiller d’orientation scolaire et professionnelle, Formateur des formateurs, Victor Mboungou a assumé successivement les fonctions de chef du service de l’enseignement par correspondance, de chef du service pédagogique, de chef du département de psychologie à l’université nationale du Congo (Université Marien Ngouabi) et de directeur général des examens et concours, de l’orientation et des bourses au ministère de l’Éducation nationale du Congo.