Une nuit en garde à vue à la gendarmerie. Je n’ai rien mangé depuis hier midi, j’ai faim. Première nuit de prison. Une cellule tout en béton de deux mètres sur deux. Une nuit sur une couchette elle aussi de béton recouverte d’un matelas plastique de quatre centimètres d’épaisseur. On m’a retiré mes lunettes de peur que je ne les utilise pour m’enfuir ou pour me faire du mal, je ne sais pas. Froid, peur, envie de vomir. Je suis un délinquant. Réveillé toutes les deux heures par un gendarme qui tape à la porte avec un « Ça va, Monsieur ? » et qui frappe jusqu’à ce que je réponde et s’en va comme il est venu, ombre dans la nuit. La lumière automatique du couloir met dix minutes pour s’éteindre à nouveau, la nuit recommence, interminable.
14 h 45, rendez-vous avec le Procureur de la République. Nous faisons le voyage jusqu’au tribunal dans une voiture bleue aux couleurs de la République. Le gendarme qui conduit roule sans se préoccuper des limitations de vitesse, c’est vrai que nous sommes partis en retard.
– Monsieur je vous avais prévenu, votre attitude n’est pas acceptable, vous allez en prison pour un mois. La jeune juge est sévère.
Rien à dire.
18,10€
Benoît Couzi
L’auteur nous plonge dans une prison française à suivre les pas d’un personnage qui n’était pas destiné à y entrer : hasard, pure délinquance ou acte manqué ? Après avoir visité de nombreux détenus il a dépeint avec véracité et précision le quotidien des prisonniers, leurs angoisses et leur révolte.
Depuis l’écriture de ce roman, le législateur a assoupli les conditions d’incarcération pour les petites peines en privilégiant les mesures alternatives telles que le bracelet électronique. Découvrez ici ce qu’était le quotidien de ces femmes et hommes confrontés au pire des milieux.
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