Il est nécessaire, avant de répondre à cette question, de préciser que nous n’évoquons ici que les maisons à comptes d’éditeur et non les maisons à comptes d’auteur ni les éditions alternatives. Quels sont les gains des éditeurs ?>
L’exemple que nous donne le rapport Gaymard(*) de 2009 est basé sur un ouvrage dont le prix de vente a été fixé à 20 euros TTC, soit plus de 65% des livres dans le genre littérature générale.
Voici la répartition du prix entre les différents acteurs hormis l’auteur et l’éditeur :
Imprimeur | 2,00 |
Diffuseur | 1,50 |
Distributeur | 2,50 |
Libraire | 7,00 |
TVA | 1,00 |
Il n’y a pas lieu de présenter l’imprimeur, sans lui pas de livre papier. l’éditeur se charge de créer un partenariat avec un bon professionnel dont les prix respectent l’équilibre précaire du budget global de l’ouvrage.
Le diffuseur, partenaire de l’éditeur, présentera l’ouvrage aux libraires, tant aux maisons virtuelles (FNAC, Amazon, …) que locales. Le livre se trouve incorporé dans un catalogue et le diffuseur le met en avant afin d’encourager les libraires à le commander.
Le distributeur gérera le stock d’exemplaires papier en envoyant les livres après commandes effectuées auprès des libraires ou directement par les particuliers. Son prix inclue le coût du transport.
Les libraires sont les plus gourmands de la chaîne du livre avec en moyenne 35% du prix du livre, mais sans eux pas de ventes.
Enfin, un peu de fiscalité avec 5,5% de TVA et notre compte est terminé : la production du livre coûte environ 14 euros. Et l’éditeur dans tout ça nous direz-vous ? La maison décide, sur contrat, le pourcentage qu’elle reversera à l’auteur sur chacune de ses ventes. Habituellement, le montant des droits d’auteur est fixé entre 7 et 10%, 8% le plus fréquemment soit un peu moins de 2 euros par ouvrage vendu. L’éditeur, dans ce cas, se réserve entre 20 et 23% soit environ 4 euros par livre.
Le double du revenu de l’auteur pour l’éditeur, ce n’est pas un peu trop ?
Cette part de l’éditeur a pour vocation à le rembourser des frais qu’il engage pour ses auteurs. Eh oui, votre livre ne s’est pas fait tout seul. Mais que fait donc l’éditeur et quel est le coût de chaque étape ?
euros | |
Correction | 1500 |
Mise en page | 350 |
Couverture | 250 |
Identification | 200 |
Inscriptions diverses | 500 |
Promotion | 600 |
Au bas mot, l’éditeur investira sur votre livre une somme d’environ 3.000 euros qu’il lui faudra récupérer avant de pouvoir songer à faire des bénéfices avec votre livre. C’est ainsi que les 750 premiers exemplaires vendus ne feront que rembourser l’éditeur.
Voici donc la clé du mystère : pourquoi tant de maisons d’édition ne font-elles pas la promotion de leurs auteurs ? Tout simplement parce qu’elles n’en ont pas les moyens car l’investissement très lourd engagé ne leur permet pas d’engager des sommes supplémentaires pour organiser des dédicaces par exemple.
Nous avons opté pour un système légèrement différent de ce modèle que nous venons de décrire. Les auteurs nous semblent être les moteurs de l’édition et non uniquement notre maison : sans eux, il n’y aurait pas d’édition, sans nous il n’y aurait pas de livres. Alors, nous répartissons les bénéfices à parts égales.
Reprenons notre camembert du début : nous avons “dépensé” 14 euros en imprimerie, diffusion, distribution, librairie et imposition fiscale. Il reste donc 6 euros sur chaque livre vendu. Nous reverserons donc 3 euros à l’auteur et ne garderons que le même montant. Ainsi les droits de chaque auteur du Lys Bleu Éditions sont de 14% du prix du livre et l’équilibre financier est respecté entre l’auteur et l’éditeur. Histoire de ne pas oublier qui a écrit le livre.
(*) http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/rapport_gaymard.pdf